L’amie prodigieuse (Tome 1), Elena Ferrante : une enfance tourmentée sous le soleil de Naples
J’ai
le plaisir de vous retrouver cette fois-ci pour une nouvelle chronique !
Souvenez-vous,
je vous avais parlé de ce roman dans ma liste de livres à lire pendant le
confinement (pour ceux et celles qui auraient loupé l’article, vous pouvez le retrouver ici).
Je vous partage donc sans plus tarder le compte-rendu de cette nouvelle lecture !
Pour vous résumer l’intrigue
romanesque
Ce roman offre une
plongée dans l'Italie du Sud, dans la ville de Naples des années 50. Au cœur d’un quartier défavorisé et ultra-violent,
deux petites filles, Lila (Raphaella) et Lenù (Elena), tentent de s’échapper de ce monde qui les
étouffe. Au fil de pages, la tension est toujours palpable dans ce quartier où
la loi du talion règne. Mais les deux jeunes filles peuvent compter sur leur
amitié et l'école pour peut-être survivre ...
Mon ressenti de lectrice
Ce roman se présente comme l'entremêlement d'un témoignage sociologique et d'une fiction. A travers ce roman d'inspiration autobiographique, Elena Ferrante dresse la peinture de la condition féminine au sortir de la seconde guerre
mondiale. Autant dire qu'on est très très loin de la dolce vita. Pour autant, ce livre est une véritable pépite ! J'ai vraiment beaucoup apprécié ce roman que j'ai trouvé très touchant et humain. Je ne peux donc que vous conseiller la lecture de ce roman fascinant.
Les points forts du roman
Malgré l'ambiance pesante de ce roman, on s'accroche immédiatement aux deux héroïnes, Lila et Lenù.Le développement de la personnalité de ces deux p ersonnages est d'ailleurs très intéressant dans la mesure où les deux petites filles s'opposent caractériellement mais s'unissent amicalement.
Enfin, on se laisse aussi très facilement happé par le style de l'auteur qui nous laisse voir à travers les yeux des deux héroïnes un pan de l'histoire italienne.
Malgré l'ambiance pesante de ce roman, on s'accroche immédiatement aux deux héroïnes, Lila et Lenù.
Enfin, on se laisse aussi très facilement happé par le style de l'auteur qui nous laisse voir à travers les yeux des deux héroïnes un pan de l'histoire italienne.
L’extrait (première page)
Un
jour, Lila et moi décidâmes de monter l’escalier qui conduisait, marche après
marche, étage après étage, jusqu’à la porte de l’appartement de Don
Achille : c’est ainsi que notre amitié commença.
Je me rappelle la lumière mauve de la cour et les odeurs d’une douce soirée de printemps. Nos mères préparaient le dîner et c’était l’heure de rentrer mais nous nous attardions, occupées à mettre notre courage à l’épreuve, par défi et sans jamais nous adresser la parole. Depuis quelque temps, à l’école et en dehors, nous ne faisions que cela. Lila glissait la main, puis tout le bras, dans la gueule noire d’une bouche d’égout, et juste après je faisais de même, le cœur battant, espérant que les cafards ne me courraient pas sur la peau et que les rats ne me mordraient pas. Lila grimpait jusqu’à la fenêtre de Mme Spagnuolo, au rez-de-chaussée, se pendait à la barre de fer où passait le fil à linge, se balançait et puis se laissait glisser jusqu’au trottoir, et moi je le faisais aussitôt à mon tour, même si j’avais peur de tomber et de me faire mal. Lila s’enfonçait sous la peau l’épingle de nourrice rouillée qu’elle avait trouvée dans la rue je ne sais quand, mais qu’elle gardait dans sa poche comme si c’était le cadeau d’une fée : moi j’observais la pointe de métal qui creusait un tunnel blanchâtre dans sa paume puis, quand elle l’enlevait et me la tendait, je faisais pareil.
Je me rappelle la lumière mauve de la cour et les odeurs d’une douce soirée de printemps. Nos mères préparaient le dîner et c’était l’heure de rentrer mais nous nous attardions, occupées à mettre notre courage à l’épreuve, par défi et sans jamais nous adresser la parole. Depuis quelque temps, à l’école et en dehors, nous ne faisions que cela. Lila glissait la main, puis tout le bras, dans la gueule noire d’une bouche d’égout, et juste après je faisais de même, le cœur battant, espérant que les cafards ne me courraient pas sur la peau et que les rats ne me mordraient pas. Lila grimpait jusqu’à la fenêtre de Mme Spagnuolo, au rez-de-chaussée, se pendait à la barre de fer où passait le fil à linge, se balançait et puis se laissait glisser jusqu’au trottoir, et moi je le faisais aussitôt à mon tour, même si j’avais peur de tomber et de me faire mal. Lila s’enfonçait sous la peau l’épingle de nourrice rouillée qu’elle avait trouvée dans la rue je ne sais quand, mais qu’elle gardait dans sa poche comme si c’était le cadeau d’une fée : moi j’observais la pointe de métal qui creusait un tunnel blanchâtre dans sa paume puis, quand elle l’enlevait et me la tendait, je faisais pareil.
Ma note
La
couverture : 2/2
L’intrigue :
2/2
Le
traitement des personnages : 2/2
Le
style : 2/2
« Page-turner » :
1/1
L’attente : 1/1
J'espère vous avoir
donné envie de lire ce roman.
Et vous, quelles sont
vos lectures du moment ?
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