La perle et la coquille,
Nadia
Hashimi : histoires de femmes
Aujourd’hui,
je vous parle d’un roman bouleversant qui fait partie de ma Pile de Livres à
Lire (voir ici). Acheté il y a plus d'un, ce roman avait aiguisé ma curiosité par sa magnifique couverture. Mais si la
couverture est sublime, l'histoire l'est beaucoup moins. Avec La Perle et la Coquille, nous plongeons
dans un monde de violences, de non-dits et de traditions pesantes.
Pour vous résumer l’intrigue
romanesque
Le
livre devient le miroir des conditions vécues par les femmes au temps des
Talibans.
En
effet, ce roman entremêle deux récits de vie fictives : celle de Rahima
(au début des années
2000) et celle de Shekiba (au début du 20ème siècle). Ces deux
femmes sont liées par le sang puisque Shekiba est l'arrière grand-mère de
Rahima.
Le
roman s'ouvre donc par le changement de vie de Rahima adolescente devenue une
Basha posh (le fait d'être déguisé en garçon), ce qui lui permet de jouir d'une certaine
liberté et d'aller à l'école. C'est d'ailleurs sa tante Kaila Shaima qui
l'encourage à aller à l'école : « -
Tu verras plus tard. Chaque petit effort porte ses fruits. Regarde-moi. j'ai la
chance de savoir lire. C'est une bougie dans une pièce sombre. Ce que j'ignore,
je peux le découvrir par moi-même. Il est plus facile de duper quelqu'un qui
n'a pas cette autonomie. ». Cette même tante rend
régulièrement visite à Rahima et ses soeurs pour leur conter l'histoire de leur
arrière grand-mère, elle aussi Basha posh quand elle était petite.
Basha
posh : tel est à première vue le point commun entre ces deux femmes. Toutefois,
la liberté sera de courte durée pour toutes deux : en âge de se marier, elles
vont devoir faire face à la domination patriarcale.
Mon ressenti de lectrice
J’ai dévoré ce roman. Autant dire, qu’une fois commencé,
je ne pouvais plus le lâcher. Ces deux destins croisés et poignants
font beaucoup réfléchir sur l’enracinement de la vision rétrograde de la femme. Cette œuvre souligne le combat mené par les femmes afghanes dans l'Afghanistan d'hier et d'aujourd'hui. Elle met l’accent sur les maux des femmes afghanes vouées à de tristes naseeb (destinées) : maltraitance, malveillance et ignorance des hommes. Insoutenable, ce roman l’est parfois. Pourtant, nous ne pouvons que souligner la
force des mots : lever le voile sur l’indicible.
Les points forts du roman
L’alternance
de deux histoires est très bien menée. L’auteur nous fait accéder aux pensées
intimes des deux protagonistes et ce, même dans les moments les plus sombres de leur histoire. La psychologie des personnages est très bien fouillée, décortiquée. Par exemple, l'auteure met l'accent sur l'amour que portent ces femmes vis-à-vis de leurs enfants. Cet amour est salvateur. En effet, l'amour maternel est la seule chose qui anime ces femmes courageuses. L'auteure donne donc de l'épaisseur à ses personnages et en tant que lecteur, nous ne pouvons que nous attacher très fortement à eux.
Par ailleurs, le style est très bien travaillé. Malgré
la traduction, nous percevons très bien l’élan poétique de l’auteure.
L’extrait
« Je fus une petite fille, puis je
ne le fus plus.
Je fus une bacha posh, puis je ne le fus
plus.
Je fus la fille de mes parents, puis je
ne le fus plus.
Je fus une mère, puis je ne fus plus.
Dès que
je m'adaptais à une situation, elle changeait, je changeais. Le dernier
changement fut le pire.
-
Rahima-jan, souviens-toi que la vie est faite de cyclones. Ils surviennent sans
crier gare et emportent tout sur leur passage. Mais tu dois rester debout,
car la prochaine tempête est peut-être au coin de la rue. »
La
couverture : 2/2 (édition collector)
L’intrigue :
2/2
Le
traitement des personnages : 2/2
Le
style : 1/2 (traduction)
« Page-turner » :
1/1
L’attente : 1/1
J'espère vous avoir donné envie de lire ce roman.
Et vous, quelles sont vos lectures du moment ?
Naïs
Oui.. Tu m'as donné envie de l'ire ce livre !...
RépondreSupprimerJe suis en train de lire les hirondelles de Kaboul. Magnifique livre de Yasmina Khadra.
RépondreSupprimerBelle journée !
Oui j'aime beaucoup les romans de Yasmina Khadra que j'avais lus au lycée (L'attentat, Les sirènes de Bagdad et Les hirondelles de Kaboul).
SupprimerBelles lectures, et joyeuses fêtes de fin d'année.
Naïs