En
cette belle saison printanière, je vous propose la lecture de La
librairie de la place aux herbes. Ce roman fait partie de ma liste de
livres à lire pendant le confinement. J’avais vraiment hâte de le lire
car qui n'a pas rêvé un jour de tout quitter pour ouvrir une
librairie (et, qui plus est, dans le Sud !) ?
Pour
vous résumer l’intrigue romanesque
Nathalie,
parisienne et professeure de lettres, décide de changer de vie pour réaliser
son rêve : ouvrir une librairie à Uzès. Dans cette charmante ville du Sud, ce
ne sont pas seulement les cigales et les bruits du marché que nous entendons,
mais les confidences des clients de la librairie de Nathalie. Au cœur de sa
librairie, Nathalie conseille, écoute et reçoit les histoires singulières de
ses clients.
Mon
ressenti de lectrice
J’ai
beaucoup apprécié cette découverte du métier de libraire proposée à travers les
neuf rencontres de Nathalie avec Cloé, Jacques, Philippe, Leïla, Bastien,
Tarik, Soeur Véronika, Arthur et Solange. Au fil des pages, le livre devient le
moyen de tisser un lien et d'exacerber les failles des lecteurs. Ce roman
invite non seulement à un voyage au pays des livres mais aussi au cœur de
l'âme humaine. J'ai particulièrement aimé le chapitre dédié à Leïla, une jeune
femme illettrée. Grâce au portrait de Leïla, on redécouvre le premier contact
du lecteur avec le livre.
Les
points forts du roman
Le
premier point fort repose sur le traitement des personnages. Nathalie, libraire
pétillante, et les autres personnages sont très attachants.
J'ai
également beaucoup aimé la subtile mise en lumière du livre. Eric de Kermel
profite de ce roman pour y mener une réflexion sur les pouvoirs romanesques. Ce
livre regorge d'ailleurs de références littéraires (qui me donnent des idées de
prochaines lectures).
L'autre
point fort reste bien évidemment le style de l'auteur, à la fois poétique,
sensoriel et doux.
L’extrait
Je
me rappelle la première fois où j’ai glissé la clé dans la serrure de la
librairie. Uzès était silencieuse, comme souvent le lundi matin. Le soleil
d’automne se levait à peine et commençait à éclairer le haut des platanes. Je
me suis surprise à me retourner pour vérifier si quelqu’un me regardait.
J’avais encore le sentiment de ne pas être très légitime et d’ouvrir une porte
qui n’était pas la mienne. Mais la place aux Herbes était vide. J’étais seule.
Seule à ma joie. Je tournai la clé. Immédiatement l’odeur du papier
m’accueillit. Cette odeur allait devenir mon quotidien au point que Nathan me
fera un jour remarquer que je portais le parfum du papier. Les anciens
libraires ont pris leur retraite après trente ans passés dans ce lieu. Les
livres dans les rayons étaient issus de leurs choix et les étagères qui les
accueillaient avaient la patine des années. Je caressais les tranches des
livres comme les touches d’un piano. La lecture des titres composait une
musique intime qui ressemblait davantage à la Symphonie du nouveau monde de
Dvorak qu’à un prélude de Bach. Un vrai son et lumière désordonné avec tous les
instruments de l’orchestre et les couleurs de la plus grande des boîtes de
pastels…
La
couverture : 2/2
L’intrigue :
1,5/2
Le
traitement des personnages : 1/2
Le
style : 2/2
« Page-turner » :
1/1
L’attente :
1/1
Foncez
lire ce bel éloge à la lecture, vous ne le regrettez pas !
Belle
journée,
Naïs
Telle la préface d’Erik Orsenna, « ce très joli conte réveille en nous le royaume des désirs, le peuple des possibles, l’indomptable Armada des « pourquoi pas ? » » Au travers des rencontres de Nathalie, nouvelle libraire en herbe, avec neuf lecteurs toutes et tous en quête de quelqu’un, de quelque chose…, nous nous laissons emporter, émouvoir par leurs histoires respectives et nous rêvons au travers des mots sur les pages et des paysages évoqués (Maroc, Mont St Michel, Provence…). Que de plaisirs olfactifs à humer et gustatifs à savourer !
RépondreSupprimerQuelle belle déclaration d’amour des livres pour les âmes littéraires avec d’autres titres référencés au fil des pages, à lire ou à relire.
Devenons passeurs, passeuses de livres…et pourquoi pas via ton Blog, Chère Naïs ?